C’est l’une des techniques chirurgicales utilisée pour la cure d’une arthrose du poignet (carpe), survenant après une lésion ligamentaire scapho-lunaire (poignet SLAC) ou une pseudarthrose du scaphoïde (poignet SNAC). Celle-ci entraîne une douleur à la mobilisation du poignet avec souvent des craquements douloureux, entraînant une gêne fonctionnelle importante. L’opération consiste à enlever les trois os constituant la première rangée des os du carpe (RPROC) et de mettre en place une prothèse partielle de resurfaçage du poignet dans le capitate (nommée RCPI). On crée alors une nouvelle articulation entre le radius et la prothèse. On supprime ainsi les contacts arthrosiques tout en maintenant une articulation et ainsi une certaine mobilité.
En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque, il vous a été proposé une intervention de résection de la tête ulnaire à ciel ouvert. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant, en fonction des découvertes peropératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.
Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec toujours une radiographie et un arthro-scanner ou une IRM mais le diagnostic en demeure clinique.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale. Le chirurgien réalise une incision longitudinale ou sinueuse. L’opération consiste à enlever les trois os constituant la première rangée du carpe et d'implanter une prothèse partielle du poignet dans le capitate (os de la deuxième rangée des os du carpe). On crée alors une nouvelle articulation entre le radius et cette prothèse. On supprime ainsi les contacts arthrosiques tout en maintenant une articulation et ainsi une certaine mobilité.
L’opération est généralement ambulatoire ou peut justifier une hospitalisation. Les pansements sont à faire réalisé tous les 2 jours jusqu'à la cicatrisation complète (environ 15 jours). La mobilisation des doigts et du poignet est généralement prescrite d'emblée. Le port d’une orthèse en post opératoire est prescrite pendant les 3 premières semaines. Une rééducation est souvent nécessaire durant plusieurs mois afin de retrouver une fonction satisfaisante du poignet.
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
Une atteinte nerveuse d’un des nerfs du poignet (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est exceptionnelle. Par contre une sensation moindre sur cette partie peut survenir pendant une période transitoire.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire est le plus souvent observée, et peut justifier une rééducation complémentaire, immédiate ou secondaire. Une diminution séquellaire de la mobilité du poignet est souvent observée, fonction de l’état du poignet avant l’opération, de l’ancienneté de l’atteinte et d’autres facteurs imprévisibles.
La prothèse peut se luxer, soit rapidement soit à distance, justifiant une réduction de celle-ci ou une reprise de celle- ci. Les luxations peuvent se répéter, justifiant le plus souvent une nouvelle intervention. La durée de vie est très variable, en fonction des conditions locales, de l’utilisation faite de la prothèse, et d’autres facteurs imprévisibles ou inconnus. L’usure, le descellement ou tout autre type de modification sur la pièce prothétique peut justifier une nouvelle intervention.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
La résection des os de la première rangée du carpe avec prothèse partielle est un geste chirurgical bien codifié. Il est très efficace sur les douleurs, et permet le plus souvent en 3 à 6 mois une récupération d’une certaine mobilité et de la fonction du poignet. La force du poignet reste par contre presque toujours réduite. L’amélioration fonctionnelle est importante.
La résection des os de la première rangée du carpe avec prothèse partielle du poignet est une intervention justifiée devant un tableau douloureux résistant au traitement médical. Le geste chirurgical en est bien codifié, les résultats en sont le plus souvent bons, et les complications rares.