Qu'est-ce que c'est ?

C’est l’une des techniques chirurgicales utilisée pour traiter une pseudarthrose (non-consolidation) du scaphoïde carpien. Celle- ci entraîne une douleur, éventuellement une raideur à la mobilisation du poignet entraînant une gêne fonctionnelle importante et conduit systématiquement au développement d'une arthrose du poignet dans un délai de 15 à 20 ans. L’opération consiste à réséquer le foyer de pseudarthrose dans l’os scaphoïde puis à le greffer par un fragment d’os prélevé soit sur le radius, soit sur la crête iliaque. On améliore et parfois supprime les douleurs en gardant une certaine mobilité. Ainsi on récupère une certaine stabilité afin de protéger autant que faire se peut le poignet d’une évolution arthrosique.

En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque, il vous a été proposé une greffe du scaphoïde sous arthroscopie. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant, en fonction des découvertes peropératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.>

Pseudoarthrose du scaphoïde sous endoscopie

Avant le traitement

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec toujours une radiographie et parfois d’autres examens tels que le scanner, l’IRM, l’arthroscanner, l’arthroscopie du poignet, mais le diagnostic en demeure clinique.

Quel traitement ?

L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale. Le chirurgien réalise plusieurs petites incision afin de rentrer une petite caméra et des instruments pour regarder et travailler dans votre poignet. Le foyer de pseudarthrose est nettoyé puis greffé par de l’os prélevé soit au niveau de l’os radius, soit au niveau de la crête iliaque. Cela permet souvent une meilleure intégration. Une ostéosynthèse par broches (temporaires) ou vis (définitives) est associée en fonction de la localisation de la pseudarthrose.

Après l'intervention

L’opération est ambulatoire ou peut justifier une hospitalisation. La mobilisation des doigts est rapide. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Le port d’une immobilisation en post opératoire est nécessaire pendant 2 mois et demi. Une rééducation est parfois nécessaire. Tout effort contre résistance ou soulèvement de charge est contre-indiqué pendant 4 mois.

Complications

Les plus fréquentes

Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.

L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

Plus rarement

L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

Une atteinte nerveuse d’un des nerfs du poignet (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est rare. Par contre, une sensation moindre en regard de la cicatrice peut survenir pendant une période transitoire.

La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur est souvent observée et peut justifier une rééducation complémentaire, immédiate ou secondaire.

Le matériel peut devenir gênant et justifier une nouvelle intervention pour leur ablation.

Il est possible que la greffe osseuse ne prenne pas, nécessitant alors un éventuel geste chirurgical complémentaire. Le temps total de consolidation est dans tous les cas extrêmement variables, toujours plusieurs mois.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

Les résultats à espérer

La greffe du scaphoïde sous arthroscopie est un geste chirurgical bien codifié. Il est efficace sur les douleurs, et permet souvent la récupération d’une certaine mobilité et de la force du poignet. L’amélioration de la douleur est bonne. Mais cette opération est parfois insuffisante, nécessitant une autre intervention. L’évolution vers l’arthrose ne peut être exclue.

EN RÉSUMÉ

La greffe du scaphoïde sous arthroscopie est une intervention justifiée devant un tableau douloureux du poignet avec non-consolidation de l’os scaphoïde faisant suite à un traumatisme ancien. Le geste chirurgical en est bien codifié, les résultats en sont souvent bons, mais des complications sont possibles.

QUESTIONS

Quelques questions que vous devez vous poser ou poser à votre chirurgien avant de vous décider pour votre intervention :

  • Pourquoi me recommandez-vous cette chirurgie particulièrement ?
  • Y a-t-il d’autres solutions chirurgicales pour mon cas et pourquoi ne me les recommandez-vous pas ?
  • Si je ne me fais pas opérer, mon état va-t-il se dégrader ?
  • Comment se passe l’acte chirurgical et en avez-vous l’expérience ?
    Quel est le temps opératoire ?
    Quelle est la durée de l’hospitalisation ?
    Aurai-je beaucoup de douleurs et comment la traiter ?
  • Quels sont les risques et/ou complications encourus pour cette chirurgie ?
  • Quels sont les bénéfices pour moi à être opéré et quel résultat final puis-je espérer ?
  • Au bout de combien de temps pourrai-je reprendre mon travail ou mes activités sportives et quelle sera la durée totale de ma convalescence ?
  • Me recommandez-vous un second avis ?

Arthroscopie & Endoscopie