C’est la technique chirurgicale utilisée pour la cure du syndrome du nerf ulnaire (cubital) au
coude. Il s’agit d’un syndrome canalaire avec compression du nerf au niveau du coude. Celui-ci
entraîne des fourmillements au niveau du 5ème et du 4ème doigt, pouvant aboutir à une perte de
sensibilité de ces doigts et une fonte musculaire au niveau des muscles de la main.
En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque, il vous a été proposé
une libération à ciel ouvert du nerf ulnaire au coude. Le chirurgien vous a expliqué les
autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant, en fonction
des découvertes peropératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre
technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.
Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une radiographie. Un EMG est indispensable pour confirmer le diagnostic et préciser l’importance de l’atteinte, mais le diagnostic en demeure clinique.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale. Le chirurgien réalise une incision au bord interne du coude, centrée sur le nerf cubital. Elle consiste en une décompression du nerf au niveau de ses principaux sites de compression au coude. Un geste osseux complémentaire peut parfois être nécessaire. Elle peut parfois etre associé à une transposition antérieure du nerf ulnaire en cas d'instabilité associé ou de compression très sévère.
L’hospitalisation est ambulatoire. La mobilisation des doigts et du coude est immédiate. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien.
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout
seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage
chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est
traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une
prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en
charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution
et ses séquelles potentielles.
L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un
traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la
période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux
d’infection.
Une atteinte nerveuse du nerf ulnaire (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou
exceptionnellement section de celui-ci) est rare. Par contre, la persistance de fourmillements
ou de perte de sensibilité des deux doigts concernés est fréquente, la récupération se faisant
très progressivement sur 3 mois à plus d’un an. Il est coutume de dire que durant les trois
premiers mois, aucune modification par rapport à l’état pré opératoire n’est observée. Une
période transitoire d’hypersensibilité réactionnelle peut également être observée.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines avec gêne à l’appui. Une
raideur temporaire du coude peut être observée, elle va très rarement justifier une rééducation
complémentaire.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
La libération à ciel ouvert du nerf ulnaire au coude est un geste chirurgical bien codifié. Elle permet toujours une stabilisation de l’atteinte observée, souvent une amélioration voire une totale récupération des signes sensitifs. En revanche, les signes moteurs avec amyotrophie font rarement l’objet d’une récupération.
La libération chirurgicale à ciel ouvert du nerf ulnaire au coude (in situ ou avec transposition) est une intervention justifiée devant un syndrome compressif clinique et électromyographique du nerf ulnaire. Le geste chirurgical en est bien codifié, les résultats en sont le plus souvent bons, mais le degré et la vitesse de récupération sont variables et imprévisibles, en fonction notamment du degré de l’atteinte.
Nerf Ulnaire au coude