C’est la technique chirurgicale utilisée pour la cure chirurgicale d’une maladie de Dupuytren. Il s’agit d’une fibrose de l’aponévrose située sous la peau d’origine inconnue, entraînant l’apparition de nodules puis de cordes pouvant induire une rétraction progressive d’un ou plusieurs doigts. Un facteur familial peut parfois être retrouvé.
En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque il vous a été proposé une fasciectomie chirurgicale. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant en fonction des découvertes per opératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.
Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une échographie, mais le diagnostic en demeure clinique.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale. Le chirurgien réalise une ou plusieurs incisions sinueuses, transversales, ou fera appel à des Z ou à des greffes de peau. L’intervention consiste en l’exérèse la plus complète possible du tissu fibreux qui constitue la maladie et provoque la rétraction. Le but en est d’essayer d’obtenir la meilleure extension possible du ou des doigts.
L’hospitalisation est le plus souvent ambulatoire. La mobilisation des doigts et du poignet est généralement immédiate ou au bout de quelques jours. Les pansements doivent etre réalisés tous les jours jusqu'à la cicatrisation complète, qui est généralement obtenu en 2 à 3 semaines. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Toutefois, cette intervention justifie souvent une rééducation adaptée rapide et quotidienne, une ou des orthèses spécifiques statiques ou souvent dynamiques thermoformables.
Comme toute chirurgie il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle tout seul, il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical. L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles. Elle n’est pas rare pour cette intervention.
Une atteinte nerveuse d’un des nerfs du doigt concerné (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est toujours possible. Par contre une sensation moindre sur le ou les doigts opérés peut survenir pendant une période transitoire.
L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection. Une atteinte vasculaire est très rare, survenant souvent dans des formes extrêmement graves, celle-ci peut exceptionnellement conduire à un geste d’amputation.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire est de règle, elle va souvent justifier une rééducation complémentaire, une diminution séquellaire de la mobilité du doigt peut être observée, en fonction de la localisation de l’atteinte, de son degré d’importance, des possibilités chirurgicales pendant l’opération, et de facteurs imprévisibles.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
Le traitement chirurgical est un geste conséquent mais son procédé est bien établi. Il permet une stabilisation et une amélioration importante de l’évolution de la maladie. La récupération se déroule souvent sur plusieurs mois mais n’est pas toujours totale, en particulier au niveau de l’extension du doigt qui parfois n’est pas pleinement obtenue.
Le traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren est une intervention justifiée devant l’aggravation progressive avec rétractation plus ou moins importante d’un ou plusieurs doigts. Le geste chirurgical en est bien codifié, les résultats en sont le plus souvent bons, mais il n’est pas rare que la récupération ne soit pas totale. Des complications le plus souvent transitoires ne sont pas rares.
Fasciectomie pour maladie de dupuytren