Qu'est-ce que c'est ?

C’est l’une des techniques chirurgicales utilisée pour traiter l'arthrose inter-phalangienne proximale des doigts. Celle-ci entraîne une douleur et raideur à la mobilisation digitale avec souvent des craquements douloureux, entraînant une gêne fonctionnelle importante.

L’opération consiste à couper les petites branches nerveuses à destination de l’articulation inter-phalangienne proximale. On améliore d'environ 50 à 70% les douleurs sans toucher à l’articulation. Ainsi, on garde la même force et la même mobilité. L’inconvénient est la poursuite de l’évolution de l’arthrose.

En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque, il vous a été proposé une intervention de dénervation du carpe. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant, en fonction des découvertes peropératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.

Avant le traitement

Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec toujours une radiographie et parfois d’autres examens tels qu'un scanner mais le diagnostic en demeure clinique.

Quel traitement ?

L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale pure ou locorégionale. Le chirurgien réalise une incision sur la partie palmaire du doigt permettant de couper les petites branches nerveuses, à destinée de l’articulation inter-phalangienne proximale, tout en préservant les nerfs de la sensibilité et les nerfs de la mobilité.

Après l'intervention

L’opération est le plus souvent réalisation en hospitalisation ambulatoire ou peut justifier une hospitalisation. La mobilisation des doigts est rapide. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Le port d’une orthèse en post opératoire peut être prescrit par votre chirurgien. Une rééducation est parfois nécessaire.

Complications

Les plus fréquentes

L’hématome : comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.

L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

Plus rarement

L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.

Une atteinte nerveuse d’un des nerfs digitaux (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est rare. Par contre, une sensation moindre en regard d’une des cicatrices peut survenir pendant une période transitoire.

Les cicatrices peuvent rester gonflées et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire est le plus rarement observée, elle peut justifier une rééducation complémentaire, immédiate ou secondaire.

La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.

Les résultats attendus

La dénervation inter-phalangienne proximale des doigts est un geste chirurgical bien codifié. Il est très efficace sur les douleurs, et permet le plus souvent en quelques semaines la récupération de la mobilité et de la fonction antérieure du poignet. L’amélioration de la douleur est importante.

EN RÉSUMÉ

La dénervation inter-phalangienne proximale des doigts est une intervention justifiée devant un tableau douloureux résistant au traitement médical. Le geste chirurgical en est bien codifié, les résultats en sont le plus souvent bons, les complications rares.

QUESTIONS

Quelques questions que vous devez vous poser ou poser à votre chirurgien avant de vous décider pour votre intervention :

  • Pourquoi me recommandez-vous cette chirurgie particulièrement ?
  • Y a-t-il d’autres solutions chirurgicales pour mon cas et pourquoi ne me les recommandez-vous pas ?
  • Si je ne me fais pas opérer, mon état va-t-il se dégrader ?
  • Comment se passe l’acte chirurgical et en avez-vous l’expérience ?
    Quel est le temps opératoire ?
    Quelle est la durée de l’hospitalisation ?
    Aurai-je beaucoup de douleurs et comment la traiter ?
  • Quels sont les risques et/ou complications encourus pour cette chirurgie ?
  • Quels sont les bénéfices pour moi à être opéré et quel résultat final puis-je espérer ?
  • Au bout de combien de temps pourrai-je reprendre mon travail ou mes activités sportives et quelle sera la durée totale de ma convalescence ?
  • Me recommandez-vous un second avis ?