C’est la technique chirurgicale utilisée pour bloquer une articulation altérée par l’arthrose (usure du cartilage), une maladie inflammatoire ou une destruction traumatique. Elle est réalisée lorsqu’il y a une raideur, une douleur et parfois une déformation du doigt.
En accord avec votre chirurgien et selon la balance bénéfice-risque, il vous a été proposé une arthrodèse de doigt. Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives. Il va de soi que votre chirurgien pourra le cas échéant, en fonction des découvertes peropératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui plus profitable à votre cas spécifique.
Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec une échographie, voire un scanner, mais le diagnostic en demeure clinique.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale. Le chirurgien réalise une incision longitudinale ou sinueuse. Elle consiste en une exérèse de l’articulation, avec rapprochement des deux phalanges qui sont maintenues au contact soit par des broches, des vis ou une plaque fixée par des vis.
L’hospitalisation est ambulatoire. La mobilisation des doigts est en générale rapide mais une attelle transitoire doit être portée pendant quelques semaines. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Un suivi est généralement de règle jusqu’à la fusion de l’arthrodèse, qui se fait en quelques mois.
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
Une atteinte nerveuse d’un des nerfs du poignet (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est exceptionnelle. Par contre une sensation moindre sur cette partie peut survenir pendant une période transitoire.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire est le plus souvent observée, et peut justifier une rééducation complémentaire, immédiate ou secondaire. Une diminution séquellaire de la mobilité du poignet est souvent observée, fonction de l’état du poignet avant l’opération, de l’ancienneté de l’atteinte et d’autres facteurs imprévisibles.
La fusion de l’arthrodèse peut ne pas se faire, pouvant nécessiter une ré-intervention. Le matériel peut être gênant et justifier son ablation.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
L’arthrodèse chirurgicale d’une articulation des doigts est un geste chirurgical bien codifié. Il permet une amélioration de la gêne fonctionnelle et esthétique. Néanmoins, il existe souvent un léger accourcissement du doigt dont la fonction peut être différente ultérieurement. De plus, le temps de fusion de l’arthrodèse peut être très variable, fonction notamment des conditions locales.
L’arthrodèse d’une articulation d’un doigt est une intervention justifiée par la gêne esthétique et fonctionnelle après échec d’un traitement médical. Le résultat, le plus souvent satisfaisant, ne permet néanmoins pas une récupération totale de la fonction mais la possibilité d’utiliser son doigt utilement et sans douleur.